LES JEUNES EN RETRAIT SOCIAL : UNE SI LONGUE ABSENCE ? |
Premières Rencontres Strasbourgeoises |
Les 9 et 10 juin 2022 à Strasbourg |
Argument
Nous vivons aujourd’hui dans un monde où l’image règne en maître, où exister et se montrer se confondent, notamment sur les réseaux sociaux, où les images de soi circulent et sont « likées » par des centaines d’amis virtuels. Nous sommes face à une dictature de l’image selon Annie Le Brun, qui forge notre rapport au monde, notre manière de voir, nos comportements de façon de plus en plus standardisée. Or certains jeunes font le choix de quitter cette scène en se retirant de façon radicale de cet univers centré sur la diffusion d’un reflet de soi. Ce repli se fait au sein de la cellule familiale, dans l’espace restreint d’une chambre, et peut durer parfois des années. Ce phénomène est clairement identifié au Japon depuis la fin des années 1980. Les personnes concernées, principalement des jeunes hommes, sont nommées « Hikikomori » (Le Hikikomori correspond à l’état de personnes qui restent cloîtrées, retranchées chez elles pendant plus de 6 mois […] et qui évitent toute participation sociale, selon la définition du Ministère Japonais de la Santé). Cette problématique se développe à bas bruit dans de nombreux pays, dont la France. Elle touche non seulement les jeunes mais l’ensemble de leur entourage. Elle questionne de façon prégnante le fonctionnement sociétal actuel, car si ces jeunes utilisent massivement lnternet pour rester « connectés » au monde qui les entoure et occuper leurs journées, ils ne sont que très peu présents sur les réseaux sociaux, comme s’ils ne souhaitaient qu’une chose : échapper aux regards, éviter tout contact, ne plus être sollicités par les autres. Cette expérience de la solitude et de l’enfermement questionne. Comment s’installe-t-elle ? Comment est-elle vécue au quotidien par les jeunes et leur entourage ? Est-ce un choix conscient, un passage ? Dans quoi s’inscrit cette absence totale d’envie ? Comment et à quelles conditions peuvent-ils renouer les liens avec le monde qui les entoure ? Ces premières rencontres strasbourgeoises ont pour but de proposer des éléments de réflexion et des modalités de travail, avec l’intervention de chercheurs étudiant ce phénomène, de cliniciens accompagnant les jeunes et leur entourage, et de personnes concernées plus directement.
L’équipe Détours |